Nous nous mordons tous en faisant plus ou moins mal. [PV Alexandre]

-Plus que 5 minutes et je serais adulte.

Elle observa son gateau, décoré de quelques bougies qui n'étaient pas allumées. Elle allait enfin être libérée. Elle voulait avoir 18 ans. Elle serait enfin libérée d'içi. Elle irait à la fac, elle rencontrerait du monde, elle ne serait plus seule. Et tout irait mieux. La jeune femme alluma les bougies et observa sa montre en attendant l'heure exacte. Elle songeait à tout ce qui allait se passer. Tout ce qui allait changeait. Elle sentait son coeur se soulever. Elle se sentait heureuse. A minuit, elle enfonça l'aiguille dans sa veine afin de prendre son médicament, comme elle en avait l'habitude puis elle souffla sur les bougies, en se souhaitant un bon anniversaire.

******

Elle observa les affiches, ou du moins elle tentait puisque tout le monde se poussait devant elle. Un garçon l'observa et lui demanda d'attendre. Il bouscula tout le monde afin qu'elle puisse atteindre le panneau d'affichage.

"Lali Zaffarano = BAC mention très bien"

La jeune femme resta inexepressive et retourna dans la voiture. Son père lui demanda le résultat et lui déclara que c'était pas si mal. Mais qu'elle n'irait pas à la fac tout de suite. Il voulait attendre ses 18 ans. Elle ne broncha pas. Cela n'aurait servit à rien. Elle n'avait plus qu'à attendre.

******

Ses souvenirs repassaient en tête alors qu'elle était dans le bureau de son père. Il l'avait emmené ici le lendemain de ses 18 ans. Il l'avait emmené dans une salle où elle s'était faite maitrisée en moins de deux et torturée comme si elle avait été une nazie durant la guerre 39/45. Cette expérience l'avait fait terriblement souffrire. Elle n'avait pas compris. Elle était restée 34 heures en ayant mal et en se demandant pourquoi son père lui faisait subir ça, pourquoi il la laissait entre les mains de ses hommes. Ensuite, elle s'était reposée, son père avait soigné la plus grande partie de ses blessures puis avait été dans son bureau afin qu'il lui explique tout. Elle n'irait pas à la FAC. Son avenir avait été trassé depuis sa naissance: elle serait une meurtrière. Après ça, elle était restée 3 jours seule à méditer et à se reposer. Et maintenant son père était devant elle à remplir un papier.

-Tu vas aller chez le médecin. C'est la seule personne ici à qui j'accorde ma confiance. Il n'aime pas travaillé pour nous et il ne veut pas ma place. Il connait ton identité contrairement à tout ceux qui bossent pour moi. Il sait aussi pour ta maladie du coeur et le traitement test que tu suis. C'est un homme de confiance et maintenant se sera ton seul et unique médecin.

Elle hocha la tête. Elle ne parlait plus beaucoup depuis sa torture. Son père lui donna un dossier:

-Tu donneras ça à Alexandre en rentrant dans son cabinet. Un de mes hommes va t'accompagner.

Elle se leva et avant qu'elle ne ferme la porme, il lui demanda:

-Tu seras gentille de ne pas lui briser la nuque à celui là.

Lali quitta la pièce et suivit l'homme qui la mena jusqu'au parking. Elle se demanda si c'était normal mais ne posa pas de question. Il appuya sur un bouton sur le côté d'une poubelle, bouton qui ressemblait à un bonbon collé et une porte s'ouvrit.

-Au fond. Tout au fond. Frappe avant d'entrer.

Elle hocha la tête et s'avança alors que la porte se referma sur elle. La jeune femme soupira et ne prit pas la peine de frapper. Un jeune homme, certainement plus vieux qu'elle sursauta en soupirant:

-Un dossier, je suis une paciente de plus. On m'a demandé de vous donner ça. Elle jeta le dossier sur une table et soupira tout en regardant l'homme qui devait être un peu plus vieux qu'elle.

La vie ne se passait jamais comme on le souhaitait. Du moins pas d'elle-même. Si l'on voulait quelque chose, l'on devait tout faire pour l'obtenir. C'était une chose qu'Alexandre avait parfaitement retenu depuis sa naissance. Quand on voulait une chose, il fallait se donner les moyens de l'obtenir, et cela peut importe les moyens. La volonté était la clé de tout dans ce monde. La plupart des gens qui existent détestent la solitude. C'est une chose qui leur fait peur et c'est la principale raison qui fait que l'homme se socialise. C'est aussi celle qui amène les hommes à discriminer ceux qui se tiennent en marge de cette manière de voir les choses, qui refusent de rentrer dans le moule. Ils sont tous tellement stupide et il est si simple de jouer au mouton. Mais Alexandre n'a jamais aimé suivre le mouvement. Pour lui, mieux vaut l'analyser, en comprendre chaque conséquence et déduire chaque possibilité pour trouver comment agir selon une situation. C'est pour cela que la solitude ne l'effraie pas. Au contraire elle est sa meilleure amie et alliée pour ce qui est sa principale manière de voir les choses.

De toute manière elle n'avait toujours été que sa seule et fidèle compagne de tout temps. Des parents absents, plus mariés à leur travail qu'entre eux, à se demander comment ils avaient réussi à trouver du temps pour le concevoir lui, ainsi que son petit frère qui devait mettre fin à cette situation anormale pour l'ainé. Mais cela ne fit qu'empirer. Alexandre était presque devenu comme inexistant pour eux. Son cadet comptait bien plus et avait toute leur attention. Mais ce n'était pas grave, lui n'avait besoin de personne. Juste de ses passions. D'ailleurs de ce coté, ce n'était pas un souci. Ses connaissances s'accumulaient et le seul geste appréciable de ses parents fut peut-être de l'aider à les continuer. Entre temps il s'était mit à séduire pas mal parce qu'il s'était rendu compte que son coté mystérieux plaisait et en prime sa capacité d'analyse lui permettait toujours de trouver de quoi faire céder rapidement celle-ci avant de les laisser comme on le ferait pour des jouets usagés. Cependant cela l'amena à se découvrir une autre obsession. Celle du sexe. Chacun ses vices après tout et charmer était si simple qu'il aurait eut tort de s'en priver. Alors son adolescence comprit pas mal de moments du genre jusqu'au moment de sa majorité où tout bascula.

Il peut y avoir des cadeaux d'anniversaires plus ou moins étranges, plus ou moins adaptés à la personne. Mais personne ne prévoirait sans doute de se faire kidnapper. Sauf ans l'idée d'un jeu sexuel particulièrement tordu, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas ça. C'est ainsi qu'il se retrouva devant le grand patron du bâtiment A qui lui expliqua pourquoi il était là et avait été choisi. Alexandre soupesa le pour et le conter. Prise de risque mineure pour lui, logé, payé, et pas d'exposition à l'extérieur. C'était intéressant. de toute manière vu le peu de nouvelle de sa famille, cela ne changerait rien pour lui. Alors il avait accepté ce job.

Cela l'avait amené à reconduire son activité première. Réfléchir et exposer une théorie. Qui fut diffusée dans les trois bâtiments. Bien sur aucun ne l'accepta et elle fut rejetée, mais il était toujours là malgré ça. Cependant aujourd'hui allait être un jour qui ne serait sans doute pas banal, mais ça le jeune homme qui approchait doucement de la trentaine l'ignorait encore. Une jeune femme entra sans frapper avant de lui lancer un dossier.

- Bonjour.

Sa voix était légèrement grave et le ton était apaisant. Posé alors que celle-ci s'assit en face de lui. Il devait admettre que cette jeune femme qui devait sans doute approcher de la vingtaine avait un physique irréprochable. Le médecin la regarda un léger temps avant d'ouvrir le dossier et de froncer légèrement les sourcils au nom. Lali Zaffarano. La fille du big boss. Eh bien...

- Voyons voir un peu vos blessures alors.

Son regard. Première chose qui la frappa. Profond, intense, franc. Tout le monde ne jurait que par les yeux bleus ou les yeux verts. Elle avait toujours préféré les yeux marrons. Surtout ceux qui s’approchaient du noir. Cela l’intriguait beaucoup plus. Il la fixa un moment, elle ne lâcha pas son regard puisque ce n’était pas dans son habitude et qu’elle était déjà entrain de l’analyser. Elle sentait une complexité assez rare. Elle allait certainement étudier ce cas plus en profondeur. La jeune femme soupira, enleva sa veste et la déposa sur le seul fauteuil de la pièce c’est-à-dire celui où Alexandre était assis il y a peu. Il leva le regard vers elle et elle esquissa un sourire dans le genre « si ça te dérange et bien…Tant pis ». Elle s’installa sur sa table d’opération, elle était froide dur et pas franchement agréable mais elle s’en fichait royalement :

-Les blessures de la torture sont disposées où ?

-Oh, vous n’avez pas vu suffisamment d’arrivant pour le savoir ? Ce n’est pas marqué dans le dossier ? Peut-être qu’en lisant mieux…

Il ne rétorqua pas, se contentant de la fixer à nouveau. Il désigna son haut du menton et elle soupira à nouveau. La jeune femme l’enleva puisqu’elle devait tout de même se faire soigner. Il saisit quelques « outils » et se plaça du côté droit de son épaule. Il posa sa main sur son épaule, elle était gelée. C’était comme s’il n’y avait plus la moindre chaleur dans son corps. Elle nota cette information dans un coin de sa tête. En ce moment, son cerveau tournait à plein régime. Il lui arrivait tellement de choses, elle rencontrait tant de nouvelles personnes que tout retenir, la moindre information devenait difficile. Cela ne lui était jamais arrivé d’avoir autant de chose à retenir en si peu de temps. Alors elle encaissait sans rien dire. Au moins, cela lui évitait de penser. Elle ne broncha pas quand il planta un objet tranchant dans sa peau. L’italienne tourna le regard afin d’observer sa façon de travailler. A sa surprise, il l’observait aussi. Il ne regardait même pas ce qu’il faisait. Il travaillait en la regardant. Et pourtant ses gestes étaient précis. Même si elle n’en montra rien, elle était impressionnée. Il avait tellement l’habitude et il semblait si sûr de lui :

-Je sais que c’est dur mais j’aimerais savoir combien de temps cette plaie est restée à l’air libre. Au moins une intervalle de temps si possible.

-14 heures. 14h 37 si vous souhaitez l’exactitude.

Ah, il baissa le visage. Etrange. Elle tourna elle aussi le sien tout en soupirant. Cet homme là, comme tous les autres ici, elle ne le sentait pas.

Alexandre n'avait pas peur des mots. Ce qui se passait ici pour ces personnes qui étaient les soldats du bâtiment était véritablement de la torture. Nul n'aurait put appeler ça autrement. Sous peine qu'ils soient là pour "sauvegarder la paix du monde" dirons nous, ils étaient sensés être ni plus ni moins que des machines qui pour ainsi dire devaient être insensibles à la douleur, que celle-ci soit physique ou morale. Cette jeune femme ne devait pas échapper à la règle, au contraire. de ce que le médecin avait déduit du comportement de son père, celle-ci devait sans doute subir encore bien pure que ses camarades. Lali devait sans doute être la personne qui devait se montrer supérieure à toutes les autres. Le modèle à suivre, l'exemple pour amener ses camarades à se surpasser.

De ce qu'il voyait plusieurs choses pouvaient se déduire. Cette jeune femme était autoritaire, sûre d'elle, déterminée et entrainée. De plus se trouvait une certaine fierté dans ses paroles et une volonté claire d'afficher son indépendance. En résumé ce que serait une belle image de la liberté farouche incarnée. Alors qu'il se saisissait de ses outils, nécessaires afin de soigner les blessures, à l'intérieur de lui ce fut comme s'il n'y avait plus rien. Seul son cerveau dirigeait le tout pour un travail d'une précision maximale et sans hésitation. Dans ces moments là on aurait presque cru pouvoir voir un cyborg. Mais alors qu'il traitait cette première blessure, son regard se baladait aussi sur le corps de sa patiente. Oui décidément celle-ci avait une plastique vraiment superbe, entretenue par le sport sans doute pratiqué quotidiennement en plus des entrainements au combat. En tous les cas son information précise lui permettait de savoir comment agir.

En dehors des détails nécessaires d'un point de vue médical, le jeune homme ne parla pas. Mais il pensait beaucoup pendant ce temps là. Pas mal d'hommes auraient sans doute voulu être à sa place en ce moment pour voir ce corps, et il fallait dire que cela ne le laissait pas totalement indifférent. Mais son professionnalisme fit que les soins se passèrent sans accrocs.

- Eh bien votre père n'y a vraiment pas été de main morte avec vous.

La jeune femme le laissa la soigner. Normalement, il n'y avait que son père qui pouvait la toucher. Le dernier qui l'avait fait avait eu la nuque brisé. C'était ce dont lui avait parlé son père avant de la laisser partir. En faite, un homme voulait la féliciter d'avoir réussit à résister à la torture. Il lui avait touché l'épaule. Elle s'était retournée, l'avait fait passer devant elle et lui avait tourné la tête d'un geste brusque en appuyant sa nuque de son pouce. Elle préférait ne pas penser au résultat et à la dispute qui avait suivit avec son père. Et puisqu'il lui avait demandé de ne pas briser la nuque à cet homme là, c'est qu'il devait compter pour lui. Donc elle allait éviter de lui briser la nuque. Ou autre chose d'ailleurs. Elle n'avait pas peur de son père. Mais elle ne voulait pas se prendre une autre torture dans la façe. L'italienne observa le médecin faire son travail alors que lui même l'observait. Il devait être plus vieux qu'elle. Environ la trentaine. Il était séduisant et il en jouait certainement. Souvent. Il avait dû être seul longtemps et la solitude ne devait pas lui faire peur. Non, au contraire. C'était certainement sa meilleure amie. Son plus grand allié. Cela ne devait pas lui faire peur, loin de là, il devait aimer ça. Par contre, qu'il la regarde avec autant d'insistance l'agaçait:

-Si j'aie une tâche, autant me le dire.

Elle savait que ce n'était pas ça. Il la regardait de la tête aux pieds pour ainsi dire. Selon elle, il profitait tout simplement. Et La jeune femme détèstait ça. Elle poussa un long soupire, puis il se redressa. Elle ne fuya pas son regard à sa phrase et se contenta de répondre:

-Je ne crois pas que ce dernier apprécierait votre remarque. Et ce qu'il fait ne vous concerne en rien, tout ce que vous avez à faire, c'est réparer les blessures. Alors vous feriez mieux de vous y contenter.

Chacun s'amusait à la même chose mentalement. Essayer de deviner à qui il avait affaire. De toute manière c'était la façon logique de penser des humains. Lorsque l'on commençait à échanger avec quelqu'un, on commençait forcément par se faire un premier avis sur la personne avant de le faire évoluer au fur et à mesure. Une autre chose était intéressante à noter par rapport à cette jeune femme. Tout comme son père celle-ci n'était pas d'ici et conservait un léger accent. Celle qu'à toute personne qui parle une langue étrangère qui n'est pas sa langue d'origine. A l'écoute, et au nom de famille, il l'admettait, le médecin pariait sur l'Italie. Même s'il n'avait jamais eut accès au dossier du grand patron, celui de sa fille aurait sans doute tôt fait de dissiper ce doute. La remarque le fit sourire.

- En dehors de votre tâche de naissance sur l'épaule, non je n'en vois aucune.

Pour faire de l'esprit Alexandre était très souvent partant. Après tout c'était le meilleur moyen de voir ce que savait faire quelqu'un en terme de répartie et ce genre de joutes orales était pour lui toujours un vrai plaisir. Tout comme de voir une certaine résistance chez sa patiente.

- Il n'y a aucun mal à s'assurer du bien être des patients tout en s'assurant que leurs blessures soient le moins douloureuses possibles. De plus toutes ne sont pas forcément physique et personnellement, je préfère éviter de trop vous voir sur cette table, car cela signifie généralement que vous êtes en bonne santé.

Ce qui était dit sans ironie, puisqu'il s'agissait avant tout d'une simple vérité. De plus il se moquait bien de ce que pouvait penser le grand patron. Maltraiter ainsi quelqu'un était une chose que lui ne pouvait pas cautionner en tant que soigneur. Après avoir nettoyé et panser toutes les plaies de la demoiselle, il la laissa se rhabiller tranquillement, retournant vers son bureau.

-Oui, pour celle là, j'étais au courant. Merci quand même.

Il retourna près de son bureau afin qu'elle puisse se rhabiller tranquillement. Il déposa ses outils dans un évier et ses gants dans la poubelle avant d'observer des dossiers. La jeune femme soupira en entendant sa réponse:

-Ben voyons, un bon samartain dans un bâtiment de dangereux et de personne sans coeur. Waouh. Dingue, vous m'impressionez docteur. Ou pas. Mais ça c'est une autre question.

Elle soupira, s'allongea sur la table au lieu de s'habiller. Alexandre tourna la tête vers elle, les sourçils fronçés. Elle soupira à nouveau avant de déclarer que son travail n'était pas terminé. Le médecin s'approcha de la table en douceur.

-Le dossier.

Il le saisit tout en continuant à l'observer étrangement:

-Je pensais que les médecins apprenaient avant tout à lire.

L'italienne esquissa un sourire avant de lui dire que son père avait demandé à ce que se soit lui qui gère sa maladie de coeur et que par conséquent il devait observer sa cicatrice des opérations ratés et lui poser des questions sur son traitement.

- Sait-on jamais.

Après tout, même si c'était une marque de naissance, elle même ne pouvait sans doute pas l'apercevoir directement sans l'aide d'un miroir. D'ailleurs la forme était assez étrange, faisant penser à des ailes d'ange. Mais bon, Lali devait sans doute le savoir. Toujours aussi froide et sarcastique à ce qu'il entendait. Véritablement intéressant de voir ce trait de caractère aussi présent chez elle. Lorsqu'il remarqua que celle-ci ne s'habillait pas, il se rapprocha en douceur et la demoiselle lança quelques nouvelles phrases sur un ton ironique.

- Je n'ai jamais tellement aimé les dossiers. Ceux-ci sont toujours incomplets généralement et je préfère avoir les impressions du patient lui-même. C'est un point de vue beaucoup plus justifié pour réussir à soigner correctement quelqu'un puisque personne mieux que le patient ne peut décrire ses douleurs ou ressentis face aux blessures.

Alexandre s'approcha et effleura lentement la cicatrice, la touchant à peine alors qu'il l'observait en même temps. Si la fermeture était bien faite, quelque chose lui disait que le travail effectué lui n'avait pas donné les résultats escomptés.

- La cicatrice est nette, vous avez été correctement recousue, pas de souci de ce coté là, par contre les opérations n'ont pas du donner le résultat espéré si vous êtes toujours sous traitement. Mais puisque vous semblez savoir ce que votre père attend de moi, parlez moi donc de votre traitement.

La table était froide et dur. A l'hopital, les tables étaient froides mais elles ne faisaient pas autant mal au dos. Un sourire se déssina sur son visage à sa réponse:

-Pourtant, la paperasse est toujours bonne à prendre même si cela ne semble pas être le cas. Si je ne vous l'avais pas rapellez, vous seriez vous interessé à cet aspect de ma condition physique ?

Il y avait une chose qui l'amusait. Elle ressentait sa personnalité complexe, mais il ne la faisait aucunement ressortir. Pas de parole déplacée, ni de geste d'ailleurs. Pas d'ironie, pas de violence, rien. Il restait calme et semblait ne s'intéresser qu'à ses objets de médecine. Elle réflechissait alors qu'il posa délicatement ses doigts sur sa poitrine. Son corps se réchauffa interieurement à son contact. Ses origines italiennes et son tempérament faisaient que...Heureusement, elle avait apprit à se contrôler. Elle l'observa à nouveau faire son travail. Il observait sa cicatrice avec attention, comme si c'était l'une des choses les plus merveilleuses et les plus fragiles au monde. Puis il enleva ses doigts et lui en demanda plus sur son traitement:

-Tout est dans le dossier. Je n'aime pas tellement parler pour ce qui est aussi inutile que cela.

Il continua de l'observer sans toucher au dossier. Elle soupira tout en soutenant son regard. Finalement, il saisit le dossier et elle se contenta de confirmer les informations qu'il lui donnait. Puis il jeta le dossier sur le sol et continua de la soutenir du regard.

Les papiers. Afin d'en donner toujours plus l'homme avait eut la magnifique idée que d'inventer un organisme qui s'appelle l'administration. Celle-ci remplissait magnifiquement son rôle. Toujours plus de choses à lire à tel point qu'une personne comme lui passait généralement plus de temps à lire des choses qu'à pratiquer ce qu'il avait apprit.

- Votre cicatrice l'aurait certainement rappelé à un moment ou un autre pour vous. Mais il fallait en effet que je sache que j'avais été nommé responsable également de cette partie de vos soins.

Après tout, c'était une réalité non ? Sans doute le dossier contenait il un mot à ce propos. Mais comme Alexandre l'avait dit... la paperasse était une chose qu'il détestait. Pourquoi s'user les yeux sur des dizaines de feuilles quand à la place on peut avoir une conversation avec une magnifique jeune femme en partie nue et qui avait en plus de ce qu'il sentait un bon sens de la répartie ?

- Sans vouloir jouer les mauvaises langues, ces choses inutiles sont ce qui vous permettent de vous trouver là aujourd'hui à dire qu'elles le sont.

Pour autant celui-ci finit par prendre le dossier dans lequel il lut - oh surprise ! - qu'il était nommé responsable des soins de la jeune femme y comprit de ce qui concernait sa maladie du cœur. Comme quoi la paperasse ne recèle aucune surprise. Finalement il fut tellement blasé par cette lecture qu'il laissa tomber le dossier au sol et revient poser le regard sur sa patiente.

- C'est bien ce que je dis, c'est toujours plus intéressant d'avoir les informations de la part du ou dans notre cas de la patiente, surtout lorsqu'elle se trouve être aussi charmante que vous. Et avoir une manière si directe de voir les choses.

Dans ce regard il voyait la force et la détermination, le caractère flamboyant et même dire brulant et intempestif de la jeune femme. Elle était une flamme incarnée dans une femme. Et à dire vrai, même s'il risquait de s'y brûler tel le papillon de nuit trop téméraire il ne pouvait s'empêcher de rester près de cette lumière.

La jeune femme se contenta de fixer le plafond pour toute réponse à ses paroles. Elle se redressa lorsqu'il jeta le dossier au sol. Il y avait une certaine bestialité dans son geste. Une certaine violence mais une violence maîtrisée. Elle murmurra un vague merci en fronçant les sourcils. Pour un médecin, il semblait plutôt bien bâti.Elle laissa son regard se poser sur lui et le détailler de la tête aux pieds. Ses cheveux en bataille, façon rebelle la fit presque sourire. Son visage parfaitement désiné, sourcils froncés, petit sourire, mi-sérieux mi-joueur. Elle devinait un torse musclé et certainement des fesses magnifiques. Tous les médecins qu'elle avait rencontré jusqu'ici étaient repoussants et encore elle était polie. Alors elle avait cessé de croire au mythe du médecin sexy. Pourtant lui...Elle devait reconnaitre qu'il était vraiment pas mal. Sans trop savoir pourquoi, il lui faisait un peu penser à Ezio. Elle secoua vaguement la tête et son regard se fixa à nouveau dans les yeux du médecin. Pourquoi la regardait-il ainsi ? Elle avait l'impression d'avoir un psycopathe cannibal en face d'elle. Un cannibal qui avait la ferme intention de la dévorer... Ses yeux dérivèrent vers le dossier au sol. Cela lui faisait étrangement penser à une scène d'un mauvais pornographique. Et si elle penait en compte ce qu'i lui avait dit, la pensée qu'il puisse s'intéresser à elle lui traversa l'esprit. Ses yeux prirent donc immédiatement le chemin des yeux d'Alexandre et elle remarqua joyeusement qu'il contemplait sa poitrine. L'italienne secoua légèrement la tête tout en souriant et lui demanda d'une voix certaine de s'approcher. Il était à quelques mètres d'elle et elle lui demanda de s'approcher un peu plus. Puis elle lui envoya un crochet du droit au visage qui le fit reculer. Il se tenait le nez et à voir la rougeur sur son visage, il devait avoir mal. Elle sauta de la table froide, lui décocha un coup dans les genoux et lui fit un croche pied. Il se retrouva au sol:

-Je détèste que l'on me fixe comme vous le faites. Surtout quand je ne suis pas intéressée. Tu as de la chance, on m'a interdit de te briser la nuque.

Elle soupira et retourna près de la table, dans l'intention de se rhabiller.

Caractère brulant et intempestif... finalement il allait peut-être dire cogneur et intempestif. ce serait plus adapté à ce qui venait de se passer. Le jeune homme savait pourtant que certaines personnes n'aimaient pas être fixées, le seul souci quand on rencontre quelqu'un pour la première fois, c'est que cela ne fait pas partie des choses que l'on peut demander. Mais pouvait on vraiment lui reprocher de regarder un magnifique tableau ? on lui avait mit des yeux pour regarder non ? Quitte à le faire autant poser ses iris sur une vue appréciable, vous ne trouvez pas ? En l'occurrence Lali ne devait pas vraiment partager son avis, puisqu'elle lui fit douloureusement comprendre qu'être ainsi sujette à une attention qui n'est pas innocente était déplaisant de son point de vue. La phrase qui suivit lui amena une réplique légèrement sarcastique.

- Eh bien heureusement pour moi sans doute alors.

C'était dans ce genre de moments qu'Alexandre se disait qu'il aurait du prendre quelques cours de combat au corps à corps à défaut de faire corps à corps avec des partenaires féminines, sachant qu'il n'avait pas vraiment de problèmes de ce coté là. Alors que sa patiente se rhabillait lui-même se releva et passa un coup sur son visage.

- Vous ne manquez pas d'arguments percutants je dirais.

Difficile de savoir s'il parlait de son anatomie ou de ses coups à travers cette phrase. Les deux peut-être. Après tout on ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas profité de la vue sur ce coup là. Cependant comme le voulait l'avis général, les italiennes avaient manifestement le sang chaud.

Elle enfila sa légère chemise alors qu'elle sentait encore son épaule lui tirer légèrement. Sa torture, elle n'arrêtait pas d'y songer. Son père était rester dans la pièce derrière elle durant toute la séance. Elle ne l'avait pas vu. Mais elle l'avait sentie. Ce parfum si particulier comme si elle était proche à la fois d'une mer et d'une mine de charbon. Deux hommes l'avaient battu, lui demandant des renseignements indiscrèt sur elle. Elle n'avait pas répondu. Ils voulaient savoir jusqu'où elle pouvait tenir. Elle avait tenu jusqu'au bout. Tout ses doigts avaient été cassé, tout ses membres déboités, tout son dos lacéré et d'autre chose dont elle préférait ne pas parler. Mais elle n'avait pas bronché parce qu'elle s'était concentrée sur cette odeur. Elle s'était fait battre à sang et même quand elle criait son ouie lui avait fait clairement savoir que son père n'avait pas bougé d'un pouce. L'italienne était véritablement en état de rage. Un état qui ne se voyait que si on grattait la surface avec une pelleteuse. La jeune femme referma sa chemise bouton par bouton tout en laissant le premier ouvert, comme à son habitude. Non pas pour que l'on regarde son décolleté mais parce que cela lui donnait l'impression qu'elle pouvait mieux respirer. Elle enfila son jean noir ainsi que ses talons:

-Oui, certainement. Je crains que sinon vous n'auriez plus eu l'occasion d'exercer, par conséquent plus l'occasion de vous rinçer allégrement l'oeil non plus... Finalement peut-être que ça aurait été un mal pour un bien.

La jeune femme fronça les sourcils, ne sachant pas de quoi il parlait:

-Veuillez préciser vos paroles.

Elle enroula son écharpe autour du cou, afin de cacher les marques qui marquaient encore sa peau:

-Cela m'étonne que vous n'ayez pas eu le droit à un stage de mise à niveau de combat au corps à corps. Mais je suis certaine que vous n'avez pas besoin de cela pour vous défendre.

Il se retourna, ne comprenant pas sa phrase:

-Votre pantalon. Il y a un renflement au niveau de votre cuisse. Je dirais que vous portez un Glock modèle 17 à calibre 9 avec une capacité qui est de l'ordre de 17. Si je ne m'abuse.

Elle sourit légèrement en voyant sa tête déconfite.

Alexandre restait prudent. Si par hasard elle venait à vouloir recommencer ce genre de cascades avec lui comme mannequin d'entrainement, il n'était pas vraiment certain d'apprécier le traitement. Cependant il n'y avait pas à dire, cette rencontre le changeait de l'habituel de ses patients ou patientes qui étaient tous et toutes bien trop obnubilés par leur travail pour ne serait-ce que faire un peu de conversation. On attendait de lui de l'efficacité, certes, mais rien n'empêchait d'être poli et appréciable.

- Si on peut mêler l'utile et l'agréable, je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas de raisons de le faire.

Le fait qu'elle le pousse à vouloir préciser lui amena un sourire.

- A vous de voir ce que vous préférez.

Certes, cette réponse était en partie provocatrice, mais jouer sur les mots était une chose qu'Alexandre adorait faire. Il passa une main sur ses vêtements pour les défroisser et se retourna à son affirmation. Comment pouvait elle déduire ça d'un simple renflement ?

- Il semblerait que vous soyez très observatrice. Et pour vous répondre, je n'ai pas besoin de corps à corps car contrairement à vous je ne suis pas agent de terrain. Je passe la majeure partie de mon temps ici. Donc ce type de corps à corps ne m'est pas utile.

Non, il n'y avait aucun sous entendu dans sa dernière phrase qui soit involontairement placé. Tout choix de mot était pensé et réfléchi, afin de voir sa réaction.

La jeune femme esquissa un sourire tout en secouant légèrment la tête. Cela la surprenait de voir quelqu'un qui n'hésitait pas à dire clairement ce qu'il pensait tout haut. La plupart des hommes auraient déclaré qu'ils ne pouvaient pas résister à son coprs et que ça n'avait rien à voir avec son métier, ils tentaient d'éviter les giffles. Mais lui, malgré ce qu'elle venait de lui inffliger, il s'en fichait totalement. Il lui disait clairement qu'il profitait de son travail pour observer les filles qui se présentaient à lui. Enfin, il commençait à dévoiler son caractère si complexe...

-Hum...Peut-être parce que votre agréable n'est pas celui de vos pacientes.

La jeune femme haussa les épaules tout en le regardant:

-Oh c'est à moi de choisir...Enfin une chose qui me plaît chez vous. Les deux peut-être.

La jeune femme observa les alentours et une chose la frappa. Il ne laissait pas la lumière du jour entrer. Il n'y avait que deux fenêtres dans la salle et les rideaux étaient dans un ton plutôt foncés. Et dire qu'elle ne l'avait pas remarquer avant...

-Oui, je sais. Mais si le bâtiment est prit d'assaut, il faudra bien vous défendre.

Elle rigola légèrement à sa phrase. Elle le fixa des yeux tout en gardant un petit sourire en coin:

-Tous les types de corps à corps sont utiles.

La jeune femme s'approcha de lui, resta un instant à la fixer avant de lui souffler:

-A bientôt, docteur.

Puis elle se tourna et s'en alla d'un pas décidé. Son entrainnement commençait aujourd'hui mais elle avait encore un peu de temps devant elle pour songer à cette rencontre.

Pourquoi mentir ? Certes c'était sans doute devenu une coutume habituelle des humains de le faire et dans leur bouleau, c'était sans doute une condition sine qua non pour sa propre survie. Mais ça ne l'était que face à des adversaires et aux dernières nouvelles cette femme et lui ne l'étaient pas. Au contraire ils travaillaient dans le même lieu ce qui faisait d'eux des collègues. De plus il ne faisait qu'admettre qu'il était un homme avec des envies d'homme. il fallait bien que son métier ait quelque chose d'utile quelque part non ?

- Peut-être bien. Mais je suis docteur et non télépathe. Je crains donc que ce ne soit pas de mon domaine de compétence que de pouvoir entendre leurs pensées. Peut-être devriez-vous demander à Mel Gibson.

Référence était faite au film Ce que veulent les femmes où celui-ci après s'être électrocuté involontairement se retrouve capable d'entendre les pensées des personnes de la gente féminine. Elle fit son choix qui était sans doute le plus proche de la réalité et commenta le fait qu'il devrait se défendre.

- Si le bâtiment est prit d'assaut je doute fort que la première pièce dans laquelle ils arrivent ne soit mon cabinet. J'aurais amplement le temps de sortir mon arme que vous avez si judicieusement nommée.

Les deux se fixèrent un instant avant que celle-ci ne se rapproche et souffle un au revoir.

- Sans aucun doute oui.

A en croire son dossier, elle était du genre à prendre tous les risques. Elle finirait donc de nouveau blessée à un moment ou un autre et même sans cela, ils devraient sans doute se revoir par rapport à son traitement pour le cœur. Alexandre jeta un coup d'œil aux rideaux. Vu comment ils paraissaient brillants, le soleil devait pleinement frapper à l'extérieur. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il les ouvrirait. D'ailleurs la météo était une chose pour laquelle il appréciait Londres. La pluie y était souvent présente, et ce n'était pas pour lui déplaire. Malheureusement elle ne l'était pas chaque jour. Le médecin finit par retourner à son siège après avoir récupéré le dossier. Bah, autant l'étudier un peu pour passer le temps.

Dès qu'elle sortie, un agent la receptiona et la guida jusqu'au self. Il était déjà 11h45, elle ne s'était pas rendu compte que le temps avait filé si vite. Elle mangea en 7 minutes, ce qui était trop selon l'agent. Ici c'était 5 minutes ou on te retire ton plateau, mais comme elle était nouvelle, on le lui avait laissé. Durant son repas, elle avait doucement glissé sa foucrchette dans sa manche. On lui avait confisqué toutes ses armes et elle détèstait ça, elle avait l'impression d'être nue. La fourchette c'était toujours mieux que rien. Elle du demander la permission d'aller aux toilettes, ce qu'elle trouva assez dégradant et son agent accepta mais seulement pour 5 minutes. Et bien...Ils vivaient comme si le temps était leur ennemi le plus difficile à combattre et cela l'oppressait. A midi pile, elle s'injecta son médicament, puisqu'elle en avait toujours sur elle. Puis, alors qu'elle se lavait les mains, l'agent rentra, l'attrapa par le col lui disant qu'elle était en retard. Cela faisait juste 6 minutes qu'elle était aux toilettes. Même si son père était le patron de cette "entreprise" c'était à elle de se faire une place ici, elle le sentait bien. Pour les autres, elle était juste une petite nouvelle à qui il faut apprendre les règles. Seulement, ses règles elle les connaissait depuis sa naissance. Dès qu'elle fut sortie des toilettes, elle lui donna un coup afin qu'il la lache:

-Pas de ça avec moi, petite.

-Pas de ça avec moi, minable.

Il soupira un instant, se tenant la tête entre ses mains. Elle devait être sa corvée vu comment il la regardait. Il n'avait certainement pas choisit d'être là:

-On m'avait dit que tu étais une belle petite conne. Tu vas moins rigoler dans quelques instants, je te l'assure. Vas te changer, je t'attends.

Elle alla donc aux vestiaires et enfila la tenue qui était accrochée pour elle. Une tenue noire, moulante. Ainsi on ne pouvait pas l'attraper par les vêtements. Cela signifiait que l'entrainnement allait débuter. Et avec lui. Chouette, elle allait rigoler. Après cela, ils allèrent dans une pièce blanche, sans aucun objet, ni meuble:

-Que le combat commence, montre moi ce que tu as.

Le début fut plutôt simple et poli. Ni l'un, ni l'autre faisaient des coups dans le dos de son adversaire. Puis le véritable combat commença. Il était à peu près à son niveau, ce qui faisait qu'elle se prenait des coups, à peu près autant qu'elle en donnait. Puis il la plaqua au sol et enchaina les coups au ventre. Elle sentait son coeur s'emballer, ce n'était pas bon signe. Il la redressa par les cheveux et l'insulta. Alors elle sortie sa fourchette et la lui planta dans le cou. Elle n'aimait pas se faire insulter. Il lui asséna un beau coup de poing, ce qui la fit saigner et du nez et du sourcil droit. Alors qu'il allait sortir de la salle, elle l'attrapa et le frappa sans s'arrêter. Et sans comprendre comment, on la saisit par le bras et la frappa. On était venu à son secours. Comme ils n'arrivaient pas à la maitriser, ils lui enfilèrent une camisole de force et la poussèrent chez le médecin, elle et son adversaire qui avait toujours sa fourchette dans le cou.

Le silence. C'était ce qui régnait le plus dans le bureau d'Alexandre pour le moment. Après tout c'était une chose assez essentielle pour lui lorsqu'il voulait faire quelque chose avec application. C'est ainsi qu'il sut tout ce qu'il y avait à savoir concernant sa nouvelle patiente d'un point de vue médical plus quelques informations personnelles du genre date et lieu de naissance. Une fois ce dossier fini en termes de lecture il saisit rapidement à l'ordinateur les impressions concernant cette première rencontre, d'un point de vue strictement professionnel, le personnel n'étant jamais placé dans ses résumés de visites. C'était une manière plus précise de suivre ses patients, de voir si certaines choses revenaient plus couramment que d'autres et donc nécessitait un suivi plus poussé. A peine eut-il enregistré et sécurisé le document qui portait le nom de Lali Zaffarano que l'on ouvrit la porte de son bureau, sans aucune politesse par ailleurs. Le médecin leva les yeux de son écran et remarqua Lali dans une camisole de force, blessée à l'arcade sourcilière et au nez et un inconnu avec une fourchette en travers de la gorge et une jolie série de bleus ainsi qu'une ou deux dents en moins, intéressant.

- Que s'est il passé ?
- Cette furie s'en est prise à notre collègue de manière totalement déloyale au cours d'un entrainement.
- Certes une fourchette est sans doute une arme peu conventionnelle, mais je croyais que vous étiez entrainé pour survivre à toute situation non ? Celle-ci n'est qu'une des nombreuses possibilités. De plus je doute fort que cette demoiselle ait fait ça sans raison non ?

Lali répondit que celui-ci l'avait insulté. En effet ça correspondait assez à l'idée qu'il s'était fait d'elle de ne pas se laisser faire et de répondre à sa manière aux insultes. Il vira ensuite ceux qui avaient amenés les deux personnes et nettoya les blessures de Lali, lui demandant de tenir une compresse sur celle au niveau de son sourcil après l'avoir libéré de la camisole vérifiant que son nez n'était pas cassé ce qui n'était pas le cas et s'occupa de retirer la fourchette de la gorge de l'homme. Celui-ci ne s'en tirerait qu'avec quelques marques.

- Vous avez de la chance qu'elle n'y ait pas été plus fort. Un peu plus et vous ne seriez pas ici mais plus en direction de la morgue parce que la fourchette aurait fait un joli ravage dans votre trachée, vous étouffant. Je crois que vous aurez comprit qu'il vaut mieux ne pas jouer sur la sensibilité d'une jeune femme.

Puis il renvoya l'homme qui n'avait guère eut plus besoin que de nettoyer la plaie et de mettre un pansement, invitant Lali à prendre de nouveau place sur sa table mais de manière assise cette fois. il lui fit fermer les yeux et éclairant au dessus de la blessure la nettoya de nouveau, vu que le sang coulait facilement de cette zone, et lui fit quelques légers points de suture.

- Quand vous m'aviez dit à bientôt, je ne pensais pas vous revoir cependant dans la même journée. Curiosité de ma part : à combien ont ils du s'y mettre pour réussir à vous mettre cette camisole ?

Elle se débattait, mais dans une camisole de force, ce n'était pas simple de faire du mal à ses adversaires. Ils la soulevaient par les bras et elle n'était pas assez proche d'eux pour les mordre. Alors, elle se contentait de bouger tout son corps, ce qui avait le dont de faire ragé ceux qui la tenaient. L'autre n'arrêtait pas de se plaindre, une vrai fillette. On ne lui avait donc pas appris à supporter la douleur ?! Arrivée chez le médecin, elle esquissa un sourire:

-Je vous l'avais bien dit qu'on se reverrait bientôt !

Les hommes la posèrent sur la table après une petite explication. Le médecin lui enleva sa camisole et la soigna. Il lui demanda d'appuyer le coton sur sa plaie au sourcil puisque le sang ne s'arrêtait pas de couler. Ensuite il soigna l'autre type. Cet éspèce d'affreux jojo qu'elle finirait bien par achever un jour:

-Dommage, il semblerait que j'ai mal visé.

il l'insulta à nouveau, elle lui adressa une jolie grimace comique puis il sortit enfin de la pièce. Le médecin était tout proche d'elle afin de lui faire quelques points de suture:

-Deuxième point que j'aime bien chez vous. Votre parfum. Pour un médecin, vous sentez bon.

Elle remarqua son sourire à sa remarque. Manifestement ce petit compliment lui avait fait plaisir:

-Je pense que vous allez me voir souvent. J'ai une légère tendance à envoyer les autres chez le médecin et souvent j'y vais aussi par la même occasion. Mais là, pour ma défence, il l'avait vraiment cherché. Je détèste les insultes.

La jeune italienne se remémora la scène avant de sortir le chiffre de six. Oui, ils avaient été six pour lui mettre cette foutue prison. S'ils n'avaient pas été là, elle aurait certainement réussit à tuer cet idiot.

Mettre une camisole de force, n'était ce pas exagérée comme manière de traiter une femme ? Franchement quel manque d'éducation... on ne devait traiter une femme qu'avec égards, même si celle-ci se montrait aussi impolie et mal éduquée que le pire des voyous de bas fonds. Mais essayez d'inculquer ça aux hommes d'ici... autant faire apprendre du Mozart au piano à un chimpanzé et encore il aurait plus de chances de réussir.

- Juste une chose... vous n'avez pas mal visé, c'est juste que la fourchette n'était pas assez enfoncée. Trois centimètres de plus et vous réussissiez votre objectif de le mettre hors d'état de nuire.

Alexandre préférait préciser les choses et les clarifier. Habitude médicale sans doute. Après tout dans son métier on ne pouvait pas se permettre de jouer aléatoirement avec la vie des patients, sauf lorsque l'on s'appelait Gregory House bien entendu. Mais ça c'était une autre histoire. Son compliment lui tira un sourire, c'était toujours appréciable.

- J'en ai autant pour vous. La rose est une odeur délicate qui vous symbolise assez bien. Une beauté qui est dangereuse par ses piques. Tout comme vous avez les moyens de vous défendre. Mais vous devez vraiment détester les insultes pour répondre physiquement alors que vous avez largement assez de répartie de ce que j'ai vu précédemment.

Le médecin vérifia son travail sur ce qui concernait les points de suture, mais ceux-ci semblaient bien propres. Le tout ne se verrait bientôt plus si elle ne se prenait pas une nouvelle blessure sur ce point, bien entendu.

- C'est ce qu'il semblerait à la lecture de votre dossier où se trouve une note de votre père sur ce point : est capable de se casser le bras si le résultat conduit à la mort de son ennemi et ce sans même montrer une once de douleur sur son visage.

Ce qui lui faisait penser que le terme de furie utilisait plus tôt par l'un des hommes était peut-être adapté. Mais six pour maitriser celle-ci, sans doute avaient ils beaucoup souffert de cette tentative. Lali lui fit remarquer qu'il avait dit détester les dossiers.

- C'est vrai, mais quand il n'y a rien à faire, ça tue le temps où je suis censé être présent à mon travail, tout simplement. Mais j'avoue que cela correspond assez à ce que l'on dit des sagittaires d'agir d'abord et de réfléchir ensuite aux conséquences.

La jeune femme esquissa un sourire. A quelques centimètres près, c'était vraiment dommage. Elle l'aurait certainement enfoncé plus loin s'il ne lui avait pas assené ce coup de poing. Mais bon, cela vallait peut-être mieux, son père ne semblait pas supporter qu'elle tue ses employers. Il avait qu'à s'en fournir des meilleurs aussi. Même si elle avait du reconnaitre que son adversaire était doué, elle aurait put le tué sans trop de dégat pour elle:

-Dans ce cas, dommage pour moi. Enfin, au moins ça lui servira de leçon.

Tuer pour rien. Cela lui arrivait mais elle n'aimait pas ça tant que ça au final. Tuer sans aucun but, quel interet...Quand on l'insultait là au moins il y avait un but ! La jeune femme leva le regard vers lui et esquissa un sourire:

-Vous avez l'odorat développé. Les insultes manquent toujours cruellement de fondement. C'est pour ça que je ne les aime pas.

Ses points de sutures étaient bien faites, elle n'avait rien sentie. Il était plutôt pas mauvais comme médecin. L'italienne esquissa un sourire quand il évoqua la note de son père. Cela ne l'étonnait pas. En même temps il n'avait pas tout-à-fait tord. Cela lui faisait plaisir qu'il ai remarqué ça:

-L'ennui, la cause de tous les vices... Si le votre est de lire des dossiers, c'est gentil comme vice.

D'un coté, cette jeune femme l'amusait. Parce que contrairement à bien d'autres personnes, elle se montrait franche dans ses propos, que ceux-ci soient plaisant ou non et c'était une chose qui était appréciable. Elle ne se cachait pas mais gardait pourtant naturellement ses secrets puisque ne parlant que de choses extérieures.

- Espérons le pour lui, mais permettez moi d'avoir des doutes. Il à l'air de faire partie du genre de personnes à vouloir se venger et ne pas retenir leçon de ses erreurs. Vous voulez pariez que vous allez le recroiser et qu'il agira de manière déloyale dans un combat ?

Alexandre était presque certain que cela arriverait. Il serait même prêt à rester une heure au soleil s'il perdait tiens. Parce que la probabilité qu'il ait tort était très faible.

- Sans doute mais n'est ce pas dans la nature même d'une insulte de ne pas avoir de fondements ? Après tout c'est ce qui est utilisé pour énerver l'adversaire, on se moque de la véracité du propos.

La remarque le fit rire.

- Si lire les dossiers était un vice et le seul existant... je crois que je n'aurais plus tellement à m'inquiéter. Mais je suis loin d'être parfait au contraire. Cela m'étonne observatrice comme vous êtes que vous n'ayez pas trouvé l'un de mes défauts, vu comment je vous ai observé.

La jeune femme grimaça légèrement. Il avait raison. Elle avait l'impression que son père n'avait engagé que des imbécils. Ils ne pensaient qu'à eux. Et enseigner à des nouveaux comme elle ça les ennuyait profondément. Seulement, ils oubliaient un détail. En mission ces "jeunes" seraient avec eux. Et ils seront libres de leur sauver la vie ou de laisser un ennemi les abattre. Ils n'étaient pas stratégiques. Une fois que son assension sociale sera faite, ce qui n'allait certainement pas tardé, cela allait changé. Elle changera la mentalité de ces machos. Ils allaient vite devenir plus mature que ça. Enfin...Elle avait puet-être pas eu le droit aux plus forts du bâtiment. Peut-être qu'eux avaient une certaine intelligence:

-Dans ce cas, vous allez bientôt avoir une autopsie à faire.

La jeune femme esquissa un sourire:

-Si et ça ne change rien. C'est pour ça que je n'aime pas les insultes, parce qu'ils sont toujours sans fondements et que c'est une façon bien bête et vide de faire comprendre à quelqu'un qu'on ne l'aime pas.

Elle l'observa droit dans les yeux à sa réplique. Elle était sérieuse. Ou en tout cas, elle en donnait l'air. Elle déscendit de la table tout en ne cessant pas de l'observer. La jeune femme tourna un peu autour de lui mais à chaque fois son regard retournait dans le sien. Puis elle se posa face à lui et pencha légèement la tête avant de susurrer:

-Ce vice là est bien le premier que j'ai remarquer.

Il fallait de tout pour faire un monde, c'est ce que disait la bonne vieille phrase éternelle. Mais franchement quelques fois certaines catégories de personnes on s'en serait bien passé. Exactement comme celui qu'Alexandre avait renvoyé après avoir retiré la fourchette de sa gorge. Ceux qui n'étaient du genre qu'à être des chiens de garde. Les petits membres qui avant étaient principalement sur le terrain et se prennent pour des petits chefs parce qu'ils ont monté un ou deux échelons. Le genre de personnes à qui Alexandre aimait rappeler que dans ce bureau, lui avait tous les droits et les autres n'avaient plus qu'à se taire afin de rabattre un peu leur caquet et calmer leur orgueil de coq bruyant.

- Désolé, les morts ce n'est pas mon rayon, c'est celui du médecin légiste du bâtiment. Je ne m'occupe que des vivants. Les discussions avec les morts je préfère laisser cela aux autres.

Après tout, il était bien plus agréable de travailler avec les vivants. Déjà qu'il sortait peu à cause de son problème, ce n'était pas pour rester en plus dans un silence sépulcral avec ses patients. Alors merci mais non merci, les blessés suffiraient amplement à combler ses attentes professionnelles.

- C'est une forme de réponse des brutes face à l'intelligence, on ne peut pas en vouloir à des personnes d'avoir une intelligence inférieure qu'ils ne savent pas cultiver. Personnellement je trouve que les phrases justifiées dot toujours bien plus de mal tout en démontrant sa supériorité.

Raison pour laquelle le jeu de la répartie faisait sans aucun doute partie de ses favoris. Puisqu'il s'agissait en fait de rivaliser d'intelligence. Finalement en guise de réponse à sa remarque Lali s'approcha et fini par se poser face à lui avant de répondre en susurrant.

- Que voulez-vous, chacun ses propres démons, n'est il pas ?

L'un et l'autre se fixaient dans les yeux, à quelques centimètres de distance seulement. Ce serait si simple de se rapprocher. Mais éventuellement cela pourrait aussi avoir des conséquences dangereuse pour lui. Enfin... le danger n'était pas vraiment ce qui pouvait l'arrêter face à ce genre de regards. Qui ne tentes rien n'a rien disait le proverbe. Et la peur est une mort assurée. Donc Alexandre s'avança et l'embrassa langoureusement. On verrait bien comment elle réagirait à cela.

"Chacun à ses propres démons". Oui, c'était certainement vrai. Elle n'avait jamais fait l'expérience de quelqu'un sans au moins un démon qui lui était propre et qui l'accompagnait jour après jour. L'être humain parfait, elle n'y croyait pas. Rousseau, un célèbre philosophe, disait que l'être humain naissait naturellement bon et que c'était la société qui le pourrissait. Elle n'était pas totalement d'accord. Certes, la société avait son rôle mais en naissant, elle était persuadée que l'être humain avait déjà sa part de bon et de mauvais et qu'en grandissant, en vivant, ses parties là s'accentuaient ou diminuaient. Pour sa part...Elle préfèrait taire ses démons. Ils étaient bien tassés au fond d'elle. Tapis dans l'ombre, en attendant qu'elle baisse légèrement sa garde pour peut-être faire surface. Mais maintenant, elle avait une certaine maitrise d'elle même. A force de l'âge, de l'habitude, de l'experience et des claques, elle était capable de réagir selon les besoins, de faire taire son coeur et sa raison et surtout de ne laisser parraitre que ce qu'elle voulait bien montrer. A présent, Alexandre la regardait d'une manière tout-à-fait particulière. Comme si elle avait été l'objet de son désir et que ce désir avait duré des années et plus encore. Il s'approcha et fut prise par surprise quand il l'embrassa. Un baiser langoureux et chaud. Au bout de trois secondes elle le poussa légèrement en arrière et lui colla une gifle. Mais il continuait de la regarder. Si cela lui avait vraiment déplut, il aurait eu le droit a bien plus qu'une gifle. Et en plus de ça, elle se mordillait légèrement la lèvre en le regardant. Prise d'une soudaine fièvre, elle s'approcha et ce fut à son tour de l'embrasser.